jeudi 11 février 2016

Il y a ce poids qui m'étouffe, j'ai l'impression qu'au milieu de ma cage thoraxique se trouve un abîme sous les flots. J'ai senti la vague des larmes se fracasser contre mes yeux et aussitôt j'ai ouvert le bouchon pour aspirer tout le flux comme un siphon de baignoire.
Mais la marée est intense et j'ai du mal à gérer, et je n'ai aucune idée de comment faire.
J'ai mal entre mes seins, physiquement.
Je ne sais plus quand j'ai appris à pleurer en silence, je crois que c'est venu vite, surtout que personne ne sache, et j'ai perfectionné cette technique avec J.
Il y a tant de drames derrières une porte close, ça me fait peur.
J'ai essayé d'aller pleurer dans le salon mais je ne pleure plus. Je n'y arrive plus. J'ai pensé à me mutiler, mais, ne vais-je pas repartir dans une spirale de sang ? J'ai essayé de regarder des choses, photos, vidéos, mais mon cerveau me ramène toujours à la tristesse.
Je ne sais pas quoi faire, j'ai l'impression que tout est ridicule.
Que rien de ce que je ressens/ait envie de faire soit légitime et pas le caprice d'une gamine.
Même en écrivant ces mots j'ai l'impression de me complaire. Je n'arrive jamais à trouver le repos.
Quoique je fasse mon cerveau me dit toujours dans un coin : "tu as tort", "drama queen", "illégitime", "fake".
Fiche-moi la paix. Je suis ma propre prison.
Si je n'aimais pas si peu l'alcool je boirais mais même là je n'en suis pas capable.
J'aimerai dormir plusieurs jours d'affilés.
J'aimerai que le temps s'arrête.
J'aimerai pleurer jusqu'à enfin ressentir du soulagement.
J'ai peur de mourir étouffée par moi-même.
Peut-être que je souffre toujours de dépersonnalisation ? Juste autrement qu'avant.
Car cette voix, ma voix, narre sans cesse tout. Je n'en peux plus de m'entendre.