lundi 20 juillet 2009

Je ne suis pas tranquille, je veux griffer.
Qu'il y ait du sang, de la douleur et qu'enfin, il y ait une prise de conscience.
Je veux entendre : "J'ai été trop loin", je veux entendre des excuses, je veux voir une prise en main.
Des changements.
Je suis (trop) agitée.

dimanche 19 juillet 2009

mardi 14 juillet 2009

J'ai peur. C'est effrayant d'être une fille. Votre féminité peut vous trahir à tout instant.

vendredi 10 juillet 2009

Les chats aiment vivre.

Aujourd'hui il fait beau et j'ai assez d'amour en moi pour accepter de ne pas en recevoir.
Je ne fais rien, la fenêtre est ouverte, je me glisse dans ma couette, lis Le pluriel féminin et me demande si je me retrouverais comme Marianne.
Je me dis que je suis heureuse et je fais ronronner le chat dont j'admire l'égoïsme.
Les chats ne pensent qu'à leurs plaisirs et on les aimes pour ça.
Je suis contente d'être avec Loup, je ne suis pas encore partie, mon esprit est ici et je vais profiter de nous.

lundi 6 juillet 2009

Vous ne rentrerez jamais en moi.

Tout ici n'est que demi-mots, allusion.

Tout ce que vous voyez est de mon cru, rien n'est laissé au hasard, c'est une tromperie, une manipulation que je veux vous faire croire.

Si je vous parle, si je me confie, je ne montre qu'une infime partie du tout.

Dans la réalité les jugements se font vite sur ma personne car je ne dis rien, de ce fait l'on croit que je suis ce qu'ils estiment que je dois être.
Ils ont déjà leur vie, bien en place, ils ne peuvent prendre le temps d'être objectif.

Je suis Le Silence, c'est pour cela que je dérange quand je m'exprime.

Ils se sentent menacés car ils ne savent pas à quoi s'attendre, ils comprennent de travers.

Et au final, quelle importance ?

vendredi 3 juillet 2009

(Laurie Weeks - Fragments du journal d'une jeune fille traduit par Jef Caro)

"Comme tout ce que j'écris, ce texte était d'abord un fragment d'une page consigné pendant plusieurs années dans le tiroir de la honte et du mépris de soi. Quand je vivais à San Diego, il y a quelques années, où j'enseignais et apprenais à surfer, je l'ai ressorti et je l'ai achevé, avant de l'emmener à l'étage du dessous, chez Paula et Julie. "Est-ce que cette nouvelle vous donne envie de me tuer?", leur ai-je demandé. Cette histoire est née de mon amour pour la très mauvaise poésie et de ma propre expérience de grandir dans l'Idaho, dans une maison de type ranch, qui n'était qu'une cellule capitonnée au milieu d'autres cellules capitonnées. Adolescente, la lecture de Sylvia Plath a eu sur moi l'effet déplorable de me faire croire que la seule façon de se faire prendre au sérieux en tant qu'intellectuelle était de faire au moins une tentative de suicide par mois, ce que je n'ai pas réussi à faire, échec qui m'a mené à un manque chronique d'estime de soi et à l'impression d'être usurpatrice, effet qui persiste aujourd'hui, mais d'une façon positive.

Chère Sylvia Plath,
Bonjour, j'ai 14 ans, je sais que vous êtes morte mais il est 1h du matin et mon père gueule et se casse la figure au bord de la piscine comme une saucisse de porc complètement bourée, quel connard, il y a deux minutes j'étais dans la cuisine avec un couteau de boucher à la main avant qu'il ne nous flingue tous, mais je me suis dégonflée. Je sais que votre père était aussi un problème; même si je haïssais la poésie jusqu'à maintenant, je comprends totalement vos poèmes qui parlent de lui comme d'un nazi qui vous à gardé sous sa botte, j'écris cette fausse lettre parce que MAINTENANT IL SORT DE LA PISCINE COMME UN MONSTRE ET IL DIT PUTAIN, mon Dieu, Sylvia, si vous l'entendiez, c'est comme s'il n'était pas humain. Il vient de tomber de tout son poids dans la piscine, achtung, connard de nazi, noie-toi, qu'on en finisse et que je puisse me DETENDRE. Sérieusement, Sylvia, ça me scie que vous ayez pu mettre votre tête dans ce four, espèce de tarée! Je suis complètement terrifée à l'idée de mourir, même si je suis très déprimée. On a tellement peu de temps dans la vie pour faire ce qu'on veut, j'y reviendrai.
J'ai dû regarder par la fenêtre parce que le calme était revenu, mais il est simplement affalé dans l'herbe, comme un singe. c'est triste, mais je l'emmerde. Enfin, Sylvia, ça fait des années que je suis obsédée par la mort, depuis que la lecture des Quatre filles du docteur March m'a fait comprendre que nous sommes tous maudits et a ruiné ma vie. Mais un jour j'ai ouvert votre livre, LA CLOCHE DE DETRESSE, et c'était un choc, ça m'a tuée, littéralement. Pour la première fois, je voyais quelqu'un décrire dans un livre des émotions que je partageais parfaitement, et je ne savais même pas qu'on pouvait écrire dessus! J'aurais jamais trouvé ça toute seule. C'est comme quand vous parlez des tulipes qui respirent, je me suis rendue compte que moi aussi je els voyais respirer mais que je refusais de l'admettre. Oh, je DETESTE m'inquiéter mais je ne peux pas supporter de le voir comme ça, tout seul dans l'herbe, il a l'air si honteux et perdu, comme s'il ne savait pas ce qui se passe et que personne ne pouvait l'aider. Je ne veux pas vraiment qu'il glisse et qu'il se tue, juste qu'il s'assomme un moment pour que j epuisse dormir. Mais même si c'est le cas, je rêverais qu'il nous pourchasse avec son flingue, mais tant pis. J'ai toujours envie de lui dire:

"Ne t'inquiète pas, c'est pas ta faute, tout le monde t'aime, on va trouver un moyen d'arrêter ça." "