mercredi 30 juin 2010

Chapitre 2

J'avais du laisser ma Sylvia à la maison pour aller me fatiguer au parc, ça m'avait peiné de la laisser, seule. Là-bas j'ai fais l'oiseau, je devais être aussi gracieuse qu'un poulpe comme aurait dit N. mais je me sentais bien, je voletais dans mon esprit, je souriais aussi, j'ai vu un écureuil, et puis je pensais beaucoup à lui et à son sang, au couteau qui le massacrera. Et je suis rentrée, pied-nus, sentant le sol m'arracher progressivement la peau, je n'ai rien dis. J'ai du frotter très fort mes pieds pour qu'ils reprennent leur couleur et j'ai repris Sylvia dans mes mains, dans mon corps. Je suis contente de pouvoir encore lui faire l'amour.

Chapitre 1


Et je m'imaginais très bien dans un chalet à un étage. J'aurais passé beaucoup de temps à demie allongée sur le canapé, presque nue, lisant livres sur livres, pour m'approprier enfin toute ma bibliothèque et en faire mon intimité. Il y aurait eu un chat à mes pieds qui se serrait mit à ronronner quand j’aurais caressé son poil de mes orteils et du thé. Du thé à en vomir, j’en aurais bu à me faire gonfler le ventre et mes pensées seraient allée vers P. Quand je bois du thé je pense à P., le reste du temps c’est à N. que je songe, comme un fantôme coincé dans mon crâne, mais N. est en vie, je l’aime. Le soleil serait entré par les fenêtres de la cuisine, intégré au salon, elles n’étaient pas très grandes et contre leurs murs se trouvaient respectivement le frigidaire, le lavabo, la table de travail et les plaques de cuisson. La lumière aurait doucement rampé tout au long de la journée jusqu’à mon corps et je me serais divinisé des pieds jusqu’aux cheveux. Je me serais ennuyée à mourir, le corps fatigué de vivre des mots, alors mes yeux se seraient portés sur le toit de l’étage du dessous, transformé en terrasse par une porte coulissante, juste à côté de la cuisine et mon cerveau apprendrait la forme des arbres par cœur. Les jours se ressemblaient tous mais chacun d’eux me feraient l’effet d’un bonbon dont on tente de lécher encore le goût. Souvent j’irais dans les bois, marchant des heures sans me lasser, je n’ai jamais eu peur d’user de mes pieds, mes promenades seraient philosophiques ou loufoque car une histoire fictive entre N. et moi seraient née, voir une toute autre vie et réalité. Suite à mes vagabondages, je prendrais mon appareil photo, et partirais à toute heure tout capturer, dans le plus grand secret de moi-même.  Je danserais. Soudain, j’irais plus loin encore et l’eau du lac sera là comme une femme attendant son amant caché et je la pénétrerais en secret, habillée, en sous-vêtement, nue, de jour comme de nuit. La nuit je serais terrorisée, seule dans la nature, je me sentirais vulnérable, le noir m’étoufferais et je me verrais dans l’obligation de quitter l’eau, écrasée par la peur, excitée par elle avec cette impression d’avoir violé les règles et d’avoir fait quelque chose de beau. Je m’en irais le cœur battant dans la forêt et je paniquerais aux moindres bruits, arrivée au chalet je me jetterais sous les couvertures du grand lit et je rirais, joyeuse d’avoir agit ainsi et je m’endormirais encore humide projetant déjà d’y retourner.   
 Mais tu peux venir tu sais.